Dès le 20 mai, l’examen du contrôle technique se durcit. À la clé, davantage de chances d’être recalé et, surtout, le risque de voir son véhicule cloué au garage, ou de se faire verbaliser.
Le 20 mai, le contrôle technique passe à l’heure européenne, dans le cadre d’une harmonisation de l’examen voulue par Bruxelles. Dans les grandes lignes, l’épreuve est semblable à ce que les automobilistes connaissent depuis 1992, date à laquelle elle a été rendue obligatoire. Cependant, les pouvoirs publics ont décidé de serrer la vis afin d’« épurer » le parc automobile, qui ne cesse de vieillir (plus de 11 ans d’âge), mais aussi de contraindre les conducteurs à réparer immédiatement leur véhicule.
Par conséquent, l’examen a été revu en profondeur avec l’apparition de trois niveaux de défaillances. Si le nombre de défaillances mineures a baissé, celles donnant lieu à une contre-visite ont, elles, été multipliées par plus de deux (de 196 à 467). Un lave-glace vide de liquide, des pneus de marque différente, une commande électrique de rétroviseur inopérante… les motifs de rejet ne manquent pas. Mais ce n’est pas tout ! Dans le cas d’une ou de plusieurs défaillances critiques, les automobilistes devront faire réparer leur véhicule dans la journée, sous peine de ne plus pouvoir circuler le lendemain du passage au contrôle technique.
.
Bref, trouver un garagiste au pied levé, qui remplacera un roulement de roue ou une rotule de direction, relèvera de l’exploit. Mais, comme le confie ce contrôleur exerçant en Charente-Maritime, « cette nouvelle mesure est absurde car, même si les automobilistes ont fait réaliser les réparations, ils ne pourront pas circuler jusqu’au centre de contrôle pour faire la contre-visite, sous peine d’une amende ». Seule solution : faire remorquer la voiture. Et d’ajouter que « ce point doit encore être éclairci car cela va créer des litiges avec les clients ».
Ce qui change à partir du 20 mai 2018
AVANT | APRES |
123 points de contrôle | 133 points de contrôle |
410 défauts | 610 défaillances |
10 fonctions contrôlées | 9 fonctions contrôlées |
Vrai ou Faux ?
Ma voiture pourra être immobilisée
- VRAI Ni le contrôleur technique, ni les forces de l’ordre ne pourront immobiliser votre véhicule physiquement. Mais en cas de défaillance critique, vous n’aurez plus le droit de circuler le lendemain de l’examen, sous peine d’une amende de 135 € et d’une immobilisation administrative. La carte grise sera alors confisquée et une fiche de circulation provisoire d’une durée de 7 jours, délivrée. Pour la récupérer, le conducteur devra présenter un certificat de contrôle technique valable aux forces de l’ordre ou à la préfecture (au-delà des 7 jours).
Le nombre de points de contrôle va beaucoup augmenter
- FAUX Il passera seulement de 123 à 133. C’est le nombre de défaillances, résultant de ces points, qui va s’accroître significativement : de 410 à 610.
Il y aura plus de défaillances soumises à contre-visite
- VRAI Elles vont passer de 196 à 467. Autrement dit, deux tiers des défaillances conduiront à une contre-visite, contre un tiers auparavant.
Les tarifs vont augmenter
- VRAI On prévoit une augmentation de 15 à 20 %. Certains centres ont déjà appliqué une hausse depuis le début de l’année. Constat similaire pour la contre-visite, qui pourrait être facturée entre 10 et 20 €.
L’examen du véhicule va durer plus longtemps
VRAI Surtout au début, le temps que les contrôleurs prennent leurs marques. L’examen pourrait ainsi durer de quarante-cinq minutes à une heure, et les contre-visites seront aussi plus longues.
Nos conseils pour préparer le contrôle technique
Vu le durcissement des normes de l’examen, quelques précautions et vérifications sont vivement recommandées pour mettre toutes les chances de votre côté.
Choisissez le bon moment
Évitez de prendre rendez-vous en fin d’après-midi ou le samedi. Plus tôt votre véhicule sera examiné, plus vous aurez de temps pour faire le nécessaire (le jour même, avant minuit) si une défaillance critique est détectée.
Si vous avez un diesel
Faites bien chauffer votre moteur. Cela réduira ainsi le risque de vous faire recaler sur le chapitre pollution. N’hésitez pas à appliquer un traitement préventif.
Contrôlez les pneus
Leur usure étant la première cause de rejet, assurez-vous qu’ils sont en bon état, mais aussi identiques sur chacun des essieux : même marque, même modèle.
Soignez l’entretien
Rien de tel, avant le jour du contrôle, que de faire faire une révision par un professionnel, qui pourra ainsi vous alerter sur d’éventuelles anomalies. De manière générale, une voiture bien entretenue a davantage de chances de réussir l’examen.
Si vous effectuez un précontrôle gratuit
Soyez vigilant, la qualité de ce service est très variable d’un professionnel à un autre, et on n’hésite pas, parfois, à remplacer des pièces alors que ce n’est pas nécessaire.
Faites-le vous-même
Si certains éléments sont difficiles à vérifier soi-même, d’autres ne requièrent qu’un coup d’oeil. Compteur kilométrique HS ou non éclairé, lave-glace inopérant, rétro absent, mal fixé ou impossible à régler : c’est peut-être un détail pour vous, mais pour le contrôleur, ce seront autant de motifs de refus. Idem pour les voyants au tableau de bord : les témoins ABS, ESP et moteur doivent être éteints, et ceux liés aux feux de route et aux antibrouillards, fonctionner. Même topo pour les commandes de conduite. Autres détails à examiner : volant intact, pare-brise sans fissuration de plus de 30 cm ni impact, caoutchouc d’essuie-glace en bon état, lave-phares en état de marche si vous avez des phares au xénon…