Bruxelles planche sur une directive visant à appliquer une surtaxe aux péages calculée en fonction des kilomètres parcourus et des émissions émises par le véhicule, au nom du principe pollueur-payeur. L’association 40 millions d’automobilistes dénonce «un scandale».
C’est une nouvelle qui risque d’attiser la colère des automobilistes. Comme le révèle Le Parisien-Aujourd’hui en France ce mercredi, les députés européens travaillent actuellement sur un projet visant à appliquer de manière très concrète le principe de pollueur-payeur aux usagers de la route. Parmi les pistes retenues: celle de la mise en place d’une surtaxe aux péages qui évoluerait selon les émissions de Co² du véhicule et la distance parcourue. Cette «euro-redevance» pourrait entrer en vigueur dès 2021 pour les poids lourds et camionnettes effectuant du transport de marchandises, et dès 2026 pour tous les utilisateurs de la route, véhicules légers et moto compris.
Cela signifie que sur un tronçon d’autoroute payant, camion et voitures devront s’acquitter du montant du péage, majoré d’une taxe calculée selon les normes européennes d’émissions de CO² du véhicule. «Par exemple, sur un trajet Paris-Strasbourg qui fait 450 kilomètres, le péage coûte 38,80 euros. Un véhicule diesel récent aux normes Euro 6 (mis en service après septembre 2015, ndlr) aura à payer un surcoût de 2,70 euros. Une voiture essence aux mêmes normes paiera 1,80 euro en plus. Un diesel ancien aux normes Euro 3 (mis en service après janvier 2001,ndlr) paiera 4,05 euros en plus et une voiture électrique s’acquittera de 50 centimes supplémentaires», explique au Figaro Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, la députée européenne française à l’origine du rapport dans lequel figure cette proposition. Cette dernière l’a formulée dans le cadre de la révision de la directive Eurovignette, un texte qui fixe un cadre réglementaire européen en matière de redevance et de taxation des infrastructures routières en Europe.
Une «redevance de congestion»
Dans son rapport, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy indique que la majoration pourra être encore plus élevée «dans les régions montagneuses et autour des agglomérations, dans la mesure où la moindre dispersion, la pente de la route, l’altitude ou les inversions de température le justifient». Autre mesure choc: la possibilité, pour chaque État membre, de mettre en place une «redevance de congestion». Autrement dit: faire payer plus cher les automobilistes au péage sur les axes très embouteillés. «Cela existe déjà en France sur certains axes concernés par la pollution qu’entraînent les embouteillages, comme sur l’A3 le dimanche soir. Le cumul de cette redevance avec celle liée aux émissions est possible. Ce sera aux États de décider», fait savoir l’eurodéputée.
L’objectif est clair: «il faut remettre de l’égalité entre les différents modes de transports dans la participation au financement des infrastructures. Aujourd’hui, lorsque vous payez un ticket de train, vous participez à ce financement. Dans certains pays, comme en Allemagne, il n’y a pas de contribution de l’utilisateur de la route. De plus, le transport routier est responsable de plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc normal de mettre en place un système de pollueur-payeur», explique Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy.
Selon ses calculs, si ces mesures étaient adoptées à l’échelle européenne, cela dégagerait une enveloppe annuelle de 23,3 milliards d’euros. «Je propose qu’il y ait un fléchage de ces recettes vers les transports. Une partie ira aux infrastructures et l’autre au financement d’autres moyens de transport comme le ferroviaire. Cela existe déjà en France. Il faut le développer ailleurs», explique-t-elle. Pour s’en assurer, chaque État devra désigner «une autorité de supervision indépendante». Une mission qui, à terme, pourrait être confiée à une «agence européenne des transports terrestres». «Une chose est sûre: il faut de la transparence pour qu’on puisse dire aux automobilistes, au moment du paiement, où va leur argent», ajoute l’eurodéputée.
Ces mesures ont déjà été adoptées par les députés de la commission transport, fin mai. Il leur reste encore un long chemin à parcourir avant leur entrée en vigueur. «J’ai été mandatée par les députés pour engager les discussions avec la Commission européenne et le Conseil des États membres. Mon objectif est d’obtenir un texte final avant fin mai 2019. Une fois le texte paru au Journal Officiel, les États auront deux ans pour le mettre en place. Je ferai tout pour tenir les délais», explique Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy. Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, espère pour sa part qu’elle n’y parviendra pas. «Ce texte est un scandale! Imaginez l’impact pour les automobilistes lorsqu’ils feront un aller-retour sur l’autoroute. Je pense par exemple à ceux qui prennent leur voiture pour aller en vacances. Ils subissent déjà des coûts importants aux péages et voilà qu’on nous propose de les augmenter encore. Ce n’est pas possible». Selon lui, «cette mesure va toucher de plein fouet les plus modestes, ceux qui roulent avec un véhicule ancien qu’ils n’ont pas les moyens de changer. Si on voulait creuser les inégalités, on ne ferait pas mieux! Il faut absolument que cette mesure soit rejetée», explique-t-il.
Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy balaye ces critiques. «J’ai précisé dans le rapport qu’il fallait veiller à mettre en place une tarification spéciale pour ceux qui, faute de pouvoir faire autrement, utilisent leur voiture pour faire le trajet domicile-travail», affirme-t-elle. «Je pense par ailleurs que l’UE et les gouvernements doivent être acteurs de l’aide au changement de véhicule. Il faut des incitations plus fortes. En attendant, nous ne sommes jamais ravis de faire payer plus cher mais il faut savoir ce que l’on veut. Nous avons signé les accords de Paris. Il faut s’y engager», conclut l’eurodéputée.
Interrogé ce mercredi matin au micro de France Inter sur la question, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a indiqué que cette piste faisait «partie des réflexions». «Rien n’a été décidé. Qu’il y ait des scénarios sur la table sur lesquels nous travaillons avec Elisabeth Borne est évident. Mais aucun scénario n’a pour l’instant été privilégié», a-t-il nuancé.
source : lefigaro.fr
Quelle mouche a piqué les députés européens pour voter en faveur d’un projet visant à fixer le prix des péages autoroutiers, selon le niveau de pollution des véhicules? On en revient toujours pas à la rédaction Delivauto !
Cette nouvelle redevance va creuser encore l’écart entre les plus riches qui ont les moyens de se payer une voiture neuve aux normes et de prendre l’autoroute et les pauvres avec leur voiture de plus de 10 ans diesel qui pollue ! ah ça s’est sur les automobilistes français modestes accrochés a leur diesel c’est pas demain la veille qu’ils vont rouler à l’électrique !
Le « Budget autoroute » des vacances d’été dans les campings, plages et autre région de France va être revu à la hausse et cela les députés européens avec leurs avantages ne le prennent pas en considération, comme la petite PME qui va voir son « budget transport » exploser pour livrer des colis par exemple ! On marche sur la tête !
Donc sur autoroute le principe de pollueur payeur va s’appliquer et par conséquent plus on pollue plus on paie !
Bravo ! et c’est avec cela qui vont lutter contre la pollution , nous pensons que ils vont s’en mettre plein les poches encore une fois comme ce fut le cas avec les autoroutes du sud de la France qui ont été privatisé et dont les prix ne cessent d’augmenter chaque année au détriment des usagers !
Voilà à titre d’exemple ce que cela pourrait représenter :
Depuis que le dioxyde de carbone (CO2) fait figure d’ennemi numéro 1 du climat, ses émissions sont devenues un argument de poids pour les constructeurs. Car modèle peu vertueux rime avec malus écologique coûteux. Pas très vendeur pour des automobilistes soucieux de rouler « propre ». D’autant qu’ils devront à l’avenir payer plus cher leur péage autoroutier s’ils rejettent trop de gaz carbonique ou de particules fines.
Les entreprises de transport ont vite compris l’intérêt d’investir dans des camions de dernière génération. « Entre 2015 et 2017, nous avons enregistré une hausse de 10 % du trafic poids lourds mais cela s’est traduit pas une baisse notable des émissions polluantes, de l’ordre de 20 à 40 %, car les flottes de véhicules ont été renouvelées ».
Plutôt que de développer le transport alternatif on va encore subir une nouvelle taxe, pardon « eco-redevance » cela fait plus propre !
On nous prend pour des pigeons !
Pas sur que les automobilistes français vont avaler la pilule !
Affaire à suivre.
La Rédaction Delivauto.